La maladie de Lafora est une forme grave et héréditaire d’épilepsie myoclonique progressive. La maladie débute le plus souvent par des crises d’épilepsie à la fin de l’enfance ou à l’adolescence et affecte les hommes et les femmes de la même manière.
D’autres signes et symptômes comprennent des difficultés à marcher, des spasmes musculaires (myoclonies) et la démence. Les personnes touchées connaissent également une détérioration cognitive rapide qui commence à peu près au même moment que les crises. La maladie est souvent mortelle dans les 10 ans suivant son apparition. La plupart des cas sont causés par des modifications (mutations) du gène EPM2A ou du gène NHLRC1(EPM2B) et sont hérités de manière autosomique récessive. Le traitement est basé sur les signes et les symptômes présents chez chaque personne
Les signes et les symptômes de la maladie de Lafora apparaissent généralement à la fin de l’enfance ou à l’adolescence. Avant l’apparition des symptômes, les enfants affectés semblent avoir un développement normal bien que certains puissent avoir des convulsions fébriles ou non fébriles isolées pendant la petite enfance ou le début de l’adolescence.
Les crises d’épilepsies récurrentes sont la caractéristique la plus courante de la maladie de Lafora. Plusieurs types de crises ont été rapportés, notamment des crises tonico-cloniques généralisées, des crises occipitales (qui peuvent provoquer une cécité temporaire et des hallucinations visuelles) et des crises myocloniques. Ces crises sont considérées comme « progressives » car elles s’aggravent généralement et deviennent plus difficiles à traiter avec le temps.
Avec l’apparition des crises, les personnes atteintes de la maladie de Lafora commencent souvent à montrer des signes de déclin cognitif. Cela peut inclure des changements de comportement, la dépression, la confusion, l’ataxie (difficulté à contrôler les muscles), la dysarthrie et éventuellement la démence. Au milieu de la vingtaine, les personnes les plus touchées perdent la capacité d’effectuer les activités de la vie quotidienne, ont des salves de myoclonies en continue, et nécessitent une alimentation par sonde et des soins complets.
Comme la plupart des maladies, les symptômes varient d’une personne à l’autre. Les personnes atteintes de la même maladie peuvent ne pas présenter tous les symptômes énumérés.
La plupart des cas de maladie de Lafora sont causés par des mutations du gène EPM2A ou du gène NHLRC1 (ou EPM2B). Les deux gènes sont situés sur le chromosome 6. Le gène EPM2A fabrique la protéine appelée Laforine et le gène EPM2B fabrique la protéine appelée Malin. Ces gènes codent pour des protéines qui jouent un rôle essentiel dans la survie des cellules nerveuses (neurones) dans le cerveau. Bien que l’on pense que les protéines ont de nombreuses fonctions dans le corps, un rôle important est d’aider à réguler la production d’un sucre complexe appelé glycogène (une importante source d’énergie stockée dans le corps). Des mutations du gène EPM2A ou du gène NHLRC1 interfèrent avec la production de protéines fonctionnelles, conduisant à la formation de corps de Lafora (agrégats de glycogène anormal qui ne peuvent pas être décomposés et utilisés comme carburant) dans les cellules. Une accumulation de corps de Lafora semble être particulièrement toxique pour les cellules du système nerveux et conduit aux signes et symptômes de la maladie de Lafora. Quelques cas de maladie de Lafora sont causés par un ou plusieurs gènes non encore identifiés.
La maladie de Lafora est transmise selon le mode autosomique récessif. Cela signifie que pour être affecté, une personne doit avoir une mutation dans les deux copies du gène responsable dans chaque cellule. Les parents d’une personne affectée portent généralement chacun une copie mutée du gène et sont appelés porteurs. Les porteurs ne présentent généralement pas de signes ou de symptômes de la maladie. Lorsque deux porteurs d’une maladie autosomique récessive ont des enfants, chaque enfant a un risque de 25 % (1 sur 4) d’avoir la maladie, un risque de 50 % (1 sur 2) d’être porteur comme chacun des parents, et 25 % de chance de ne pas être porteur.
Un diagnostic de la maladie de Lafora est souvent suspecté sur la présence de signes et symptômes caractéristiques. Des tests supplémentaires peuvent alors être effectués pour confirmer le diagnostic et exclure d’autres conditions qui peuvent provoquer des caractéristiques similaires. Par exemple, une biopsie cutanée peut être effectuée pour détecter les « corps de Lafora » (agrégats de glycogène anormal qui ne peuvent pas être décomposés et utilisés comme carburant) que l’on trouve chez la plupart des personnes atteintes de la maladie. Des tests génétiques pour les mutations du gène EPM2A ou du gène NHLRC1 peuvent être utilisés pour confirmer le diagnostic dans certains cas. Un EEG et une IRM du cerveau sont généralement recommandés chez toutes les personnes souffrant de crises récurrentes et sont utiles pour étudier d’autres conditions dans le diagnostic différentiel.
Malheureusement, il n’existe actuellement aucun remède ou moyen de ralentir la progression de la maladie de Lafora. Le traitement est purement symptomatique et est basé sur les signes et les symptômes présents chez chaque personne. C’est le neurologue qui est la personne la mieux placée pour prescrire un traitement adapté à la situation personnelle.
Le traitement doit éviter les médications potentiellement aggravantes des myoclonies (ex: phénytoine).
Les perspectives à long terme pour les personnes atteintes de la maladie de Lafora sont malheureusement médiocres. Il n’existe actuellement aucun remède pour la maladie et elle est considérée comme progressive c’est à dire que les symptômes s’aggravent avec le temps. En moyenne, les personnes atteintes survivent environ 10 ans après le début des symptômes.